Dans son édition du 6 février 2015, le journal « Le Monde » publiait un article de Jean- Claude Lewandowski ayant pour titre « Parents soucieux, lycéens détendus ".
Les choses ne sont pas toujours simples pour les lycéens…Très tôt, il leur est demandé de choisir une voie…Pour assurer leur avenir… Pour être sûr de trouver du travail.
Pas si simple de choisir…A leur âge…Et puis, cela demande une certaine maturité…Mettons-nous à leur place. Quelle image ont-ils de l’avenir ? Partout on leur décrit un avenir noir, sans travail. Ce sera dur. « Il faudra vous accrocher ». « Il faut un parcours solide qui assure les meilleurs postes ». Voilà, on ne leur demande pas vraiment leur avis, mais leur donnons une multitude de conseils, selon notre propre vision de l’avenir…de leur avenir, à partir de ce que nous, parents, vivons aujourd’hui. A partir de nos expériences propres, à partir de nos difficultés et de nos propres angoisses.
Autour de moi des jeunes…en cursus universitaire…Ils ont choisi leur voie non par passion, mais par raison. Pour être sûrs de décrocher un boulot à l’issue de leur parcours…C’est clair. Ils ne s’éclatent pas.
Ceux qui choisissent leur voie par passion, on ne les voit pas. Ils se sont tracés un chemin. Ils bossent. Ils se battent pour être en tête des classements…
Quant aux lycéens…Rares sont ceux qui savent où aller…La plupart sont confrontés quotidiennement à des pressions pour choisir très tôt des métiers qu’ils ne connaissent pas. Ce phénomène est accentué par des systèmes automatisés et hautement anxiogènes tels que APB Admission Post BAC.
Si nous laissions nos jeunes choisir…Si nous les laissions tester, découvrir ce qui leur plait. Ils sont jeunes. Ils ont la vie devant eux.
A un moment, il faudra bien gagner sa vie, me direz-vous…
J’observe les jeunes. Ils ont besoin de vivre leur jeunesse. Ils ont besoin de sortir, de s’amuser, de rencontres et bien sûr d’être responsables.. Ils en font preuve. A leur mesure.
Cela nous réconforte- t-il de pousser nos jeunes vers des voies qui ne leur conviennent pas ou peu ? Pourquoi, au contraire, ne pas les encourager à faire ce qu’ils aiment ?
J’ai la certitude que lorsque l’on choisit son métier, cela ne peut être que bénéfique. Cela ne présente que des avantages.
Tiens, pensons aux bénéfices de choisir son métier :
- la motivation : n’avez-vous pas envie de voir vos jeunes motivés ? courir au travail ? donner le meilleur d’eux-mêmes pour réussir ?
- quoi de plus gratifiant que de s’intéresser à ce que l’on fait ? c’est sûr, on ne peut qu’avancer !
Deux excellentes raisons donc pour :
- prendre le temps de réfléchir…
- explorer les différents métiers. Eventuellement aller à la rencontre de professionnels. (Aujourd’hui, les écoles organisent des forums dans ce sens.)
- Rechercher des stages en entreprises, en dehors du stage imposé en troisième ou seconde.
- Multiplier les visites des salons dédiés aux étudiants.
- Se projeter dans le futur. « Comment je m’imagine dans cinq ans, dix ans « . Oui. C’est utile. Exercice très fréquent aujourd’hui dans les entreprises.
- Se poser. Tellement important de se poser…Faire le point : ce que j’aime, n’aime pas
Et si avec tout ça ils ne savent toujours pas…Quelle importance ? Tâchons de relativiser…Ce n’est peut-être toujours pas le moment…Il y a toujours la possibilité de passer une première année universitaire à explorer des domaines différents…Le temps de trouver leur voie.
Ne voulons-nous pas des jeunes autonomes et responsables ? Bien dans leurs baskets ? Epanouis ? Equilibrés ? En somme, heureux ?
http://abonnes.lemonde.fr/campus/article/2015/02/06/apres-le-bac-parents-soucieux-lyceens-detendus_4571649_4401467.html?xtmc=parents_soucieux_lyceens_detendus&xtcr=1